Allez, je le sais, vous aussi vous avez déjà pesté devant un étal jonché
d’avocats. Car en voyant les fruits, vous vous dites que vous allez
vous faire une bonne petite entrée ce midi, mais qu’en touchant ceux-ci
vous vous rendez compte que votre désir d’avocat devra attendre
plusieurs jours (c’est plus court lors d’une garde à vue). Les fruits
sont durs comme de la pierre. "Mais pourquoi les cueillent-ils pas mûrs
?" vous indignez-vous (oui, s’indigner est très à la mode en ces temps
troublés).
L’avocat est issu d’un arbre qui a pour cousins le
laurier et le cannelier. Il est originaire d’Amérique du nord et plus
précisément du Mexique. D’ailleurs le mot avocat vient d’un mot
espagnol, aguacate, mot lui même dérivé d’un mot de la langue
nahuatl (parlée par les Aztèques notamment), ahuacalt. Ahuacalt qui,
vous ne l’aurez pas deviné, signifie testicule en référence à la forme
du fruit. L’avocat sera ramené au XVIIe siècle par les espagnols mais
n’entrera véritablement dans la gastronomie française qu’au XIXe siècle.
Mais
revenons à nos moutons. Pourquoi trouve-t-on souvent des fruits très
durs dans les magasins ? L’avocat est un fruit climatérique particulier.
Non seulement il ne peut mûrir que grâce à la présence d’éthylène, mais
surtout, il ne commencera à mûrir seulement lorsqu’il aura été détaché
de l’arbre. Les fruits peuvent rester des mois sur l’arbre sans mûrir
pour autant. Le fait qu’ils soient durs lors de vos emplettes est plutôt
un signe de fraicheur. Cela signifie que les fruits ont vite voyagé et
n’ont donc pas subi un trop grand "bain" d’éthylène.
Si vous êtes
pressé de déguster votre avocat, vous pouvez accélérer le mûrissement
de celui-ci en le plaçant dans une corbeille garnie de pommes ou de
bananes qui produisent beaucoup d’éthylène. A contrario, si vous voulez
le conserver un peu plus longtemps, le réfrigérateur sera votre allié.
Cueillir, c’est mûrir un peu…